Théâtre:"Élise, la colère de dieu" de Lionnel Astier

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"Élise, la colère de dieu", écrit par Lionnel Astier, et mis en scène par Gilbert Rouvière, est dans la continuité, du spectacle "La nuit des camisards". Joué dans la forêt ce spectacle, avec douze acteurs sur scène, ce spectacle explore un moment de l’histoire de notre région, Quand la fiction s’intéresse à l’Histoire, c’est souvent qu’elle éclaire notre temps.

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Opposer de méchants catholiques persécuteurs à d’héroïques protestants inspirés n’est pas notre propos. D’un côté comme de l’autre, les tueries se sont égalées en cruauté. Ici, le premier à jouer son vrai rôle est le théâtre lui-même, en traitant de l’humain, en parlant de peur, de fièvre, de transe, de doute, de contradictions et de la sincère conviction de tous, agressés comme persécuteurs ; le dieu catholique ou l’éternel hugenot n’étant que des personnages comme les autres.

ÉLISE, LA COLÈRE DE DIEU se passe à une époque de violence d’état rarement atteinte de la part d’un roi envers une part de ses sujets ; un temps où la violence religieuse explose : on emprisonne, on torture, on exécute par impuissance à convaincre ; une période où les libertés, progressivement rognées depuis presque un siècle, sont radicalement supprimées ; où l’exil est interdit et la conversion à la religion du roi s’impose par la terreur. Une violence similaire à celles qui sévissent à un saut d’avion de chez nous; à cette autre qui tue encore des prêtres, des professeurs, des dessinateurs ou les spectateurs d’un concert. À ces mêmes libertés qui perdent toujours du terrain, qu’elles soient de conscience, de s’exprimer, de dessiner, de circuler. À ces fugitifs, qu’on appelle aujourd’hui migrants, qui subissent l’arrachement à la terre, les dangers et la dignité perdue. Et enfin, à ce peuple, dont fait partie Élise, ces « exilés de l’intérieur » qui n’ont pas les moyens de l’exil, ni vocation à se battre, qui vivent « au désert », cachés dans la montagne après la perte de leurs biens, souffrants de la faim, hors-la-lois pour avoir prié dans les bois.

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